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Page:Segalen - Peintures, 1918.djvu/128

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… à l’orée de cet hémicycle, fermé à droite par la falaise déjà vue, ouvert à gauche à tout l’horizon d’une mer. — Au centre, suspendue entre le dais d’un ciel antique et le gris écailleux de la mer, une terrasse, multiple du nombre neuf, porte en haut de ses dix-huit marches :

LUI, FILS DU CIEL,
EMPEREUR-SOUVERAIN.

Vous le voyez ! Vous êtes admis. Vous avez l’audience. Discrètement vous jetez quelques regards sur ce qui vous entoure…

Lui, ne regarde point vers la mer ; mais du haut de sa grève détachée comme une péninsule au fronton du continent, il daigne contempler l’Empire en marche, la Terre dont il va recevoir l’apport. Attentif à cette venue magnifique, il est ainsi très hautainement isolé. L’hommage seul, comme une haleine,