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Page:Segalen - Peintures, 1918.djvu/209

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LIBÉRATION DE MING

Pas un homme, pas un vivant ici hormis cet arbre, énorme, qui remplit toute la surface peinte.

Solitaire dont la chevelure et les cent bras font une forêt concave sous le ciel enveloppant, il absorbe la lumière et l’on ne voit dans l’enceinte qu’il couvre que le brun-de-sang vieilli de son tronc : vert sombre et brun-de-sang, pas d’autre ton. L’écorce est toute spiralée comme si d’années en années il se tordait pour échapper à quelque emprise ou pour obéir au soleil. Ses racines déchaussées étrei-