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Page:Segalen - Peintures, 1918.djvu/41

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vous le pouvez…) Elle résiste. Elle est de grandeur humaine ; elle grésille de joie de dévorer : elle est triomphante et hardie ; elle est neuve, et, chaque nuit, ressuscitée : à sa lumière, que la concubine faite d’os et de chairs mélangés paraît dure ou molle ou quotidienne ! Auprès d’elle, que donnent à l’Amant souverain ses filles bien gardées, bien cérémonieuses, puisqu’il possède ici et avive cette Peinture : cette


FLAMME AMANTE,


rouge-ardente, qui le lèche, l’enveloppe, le pénètre, et fond la joie comme un bronze en coulée au four du cœur ! Voyez ! Voyez ! Il est dévoré d’amour de flamme.

Mais, prenez garde, et ne respirez plus… Elle redevient petite tout d’un coup, tremblottante et lumineuse simplement…