Page:Segalen - René Leys.djvu/105

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Seulement, dans toute la rigueur et la probité du terme, une simple… livraison.

J’apprends, de plus, que la police secrète du Régent est une sorte de Ministère des mieux organisés ; qu’il a ses bureaux, ses fonctionnaires, ses commis, ses employés.

J’ajoute :

— Ses écoles ?

— Oui. Comment le savez-vous ?

— J’ai aussi ma police. Continuez.

J’apprends aussi comment René Leys s’habille pour être reçu par le Régent : en « mandarin de quatrième classe ».

— Avec ou sans décorations ?

Je veux dire : a-t-il obtenu une distinction équivalente de celle de quelqu’un que je sais… le fonctionnaire chinois Jarignoux ?…

Il ne comprend pas. Je précise :

— L’ordre du Double Dragon.

Comme il semble me mépriser :

— Ça ? c’est fait pour les Européens ! Un Roumain avaleur de sabres, qui a beaucoup amusé le Régent le mois dernier, vient de recevoir ça… Et un autre, l’employé français, Jarignoux, celui que les Chinois traitent comme un coolie depuis qu’il s’est fait Chinois…

Il est fort bien renseigné ; et moi-même de plus en plus. J’apprends ce qu’il fait d’une partie — la plus copieuse — de ses nuits : il se rend au Bureau