Page:Segalen - René Leys.djvu/182

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— Pas plus ? Il me semble que c’est beaucoup moins cher que la Première Nuit. Le tarif serait-il du mode « décroissant » ?

— Oui. J’avais d’abord payé cinq mille…

— Pardon ! Trois mille quatre. C’est noté. Je m’en souviens à une sapèque près…

J’en ai même le reçu, — ajouterais-je, si, depuis qu’il a bien voulu m’en faire don, je ne le gardais en poche, honteux de ne pouvoir le déchiffrer…

— Depuis, j’ai fait mes conditions. J’entre pour beaucoup moins. J’ai passé un « t’ong-t’ong » avec un prince qui a grand désir d’entrer la nuit au palais. Nous payons pour « l’ensemble ».

J’ai grand désir, moi, de revenir à des détails d’un genre plus poétique.

— Dans cette « audience », qu’est-ce que l’On vous accorde ?

— Oh ! je ne demande rien. Ce n’est pas là que l’on présente les propositions sérieuses. C’est au Ministère de l’Intérieur. Ainsi, je viens d’être nommé…

Je l’arrête. Il y a, je crois, confusion entre différents ministères. Je me suis mal exprimé. Je voulais dire : est-ce que l’Impératrice est aussi sévère que la jeune policière de Ts’ien-men-waï… vous comprenez ? Enfin, ceci vous regarde !

Mais René-Triomphant n’en est plus à me marchander des détails intérieurs. En peu de mots, je deviens spectateur de chacun des actes prévus. Je