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11 octobre 1911. — Fait divers, dans le Journal Pékinois : « Révolte dans la province du Hou-Pei : la Xe division, casernée à Wou-t’chang, vient de brûler le Yamen du Vice-Roi. Le Vice-Roi, comme il sied, est en fuite. Les révoltés se sont rendus maîtres de l’artillerie et bombardent les forts de Han-Yang. On commence à s’inquiéter dans les concessions européennes de Han K’eou… »

Ces trois villes, ou plutôt, cette « Triple Cité », beaucoup trop célèbre en Europe par cette qualité de centre ombilical de la Chine que lui confèrent, avec huit millions gratuits d’habitants, les « anticipations » de Wells, — ces trois villes sont, en effet, qu’on le veuille ou non, des localités à prendre en considération dans la politique chinoise. Et d’ailleurs, la révolte est du type « militaire », avec fusils à chargeurs et artillerie… Beaucoup plus grave encore que le mot historique : ceci est une révolution !

Il ne peut y avoir « révolution » en Chine : à peine une rébellion ! Cependant, il me faut en parler à René Leys. Lui seul peut me fixer sur l’importance de l’émeute. Lui seul sera directement en cause,