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Page:Segalen - René Leys.djvu/233

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Il pousse un terrible soupir mécanique. Il respire comme on souffle… Ces alertes ne valent rien pour un « cœur » adolescent, un cœur au physique, ce muscle creux ! Il est temps de revenir à des sujets pleins et moins vertigineux, à des à-propos familiers… Je m’informe donc :

— Depuis quand ne L’avez-vous pas revue ?

— Depuis avant-hier. — Non ! depuis trois nuits.

— Oh ! dites-moi… mais c’est assez délicat… si vos premières « nuits » vous coûtaient cher…

— Oui, six mille dollars…

— Pardon ! Quatre mille… J’ai le reçu dans ma poche ! Comment faites-vous pour acquitter le péage, maintenant que votre école est fermée et la Banque ?.. Mais vous savez que je plaisante… Et d’ailleurs je suis à votre entière disposition… Il ne faudrait pas vous arrêter en chemin… Si vous aviez besoin d’un service ou d’un refuge, ou d’une mise en sûreté de ce qui vous est précieux…

— Non. Les Eunuques savent bien que j’ai tout perdu. Je leur fais des billets à terme sur mes appointements futurs… Pourtant, si j’ai un service à demander jamais à quelqu’un, c’est à vous que je m’adresserai… soyez-en sûr. Vous n’aviez pas besoin de me le répéter. Si j’ai quelque chose de précieux à cacher, je vous le porterai ici… Je l’ai déjà fait…

C’est vrai. Et quelle meilleure promesse ?