Page:Segalen - René Leys.djvu/245

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pénètre pas… Remarque faite au hasard… Et son air d’angoisse véritable. Sentiments ! Reflets ! Ne jouons plus, ou enfin jouons plus serré. Tant pis si je suis dur :

— Avant de faire un pas de plus, j’ai besoin de savoir trois choses. Si je me trompe tout à fait, tu arrêteras mes questions. Si elles te déplaisent, tu auras le droit de te taire. Si je tombe juste, tu répondras. Convenu ?

Il fait signe que nous sommes d’accord.

— Première question : comment es-tu devenu l’ami et le familier de l’Autre… pas Elle… Lui, pas le Régent, — l’Autre ?… Enfin, par où es-tu entré pour la première fois au Palais ?

Pas de réponse. Bien.

— Seconde question. Quelle somme exacte as-tu payée pour entrer… à l’intérieur de l’intérieur du Dedans, chez Elle. Où est le reçu du prix de passe ?

— Je… il fait un effort… Je l’ai… perdu.

C’est exact. C’est moi qui le possède et ne m’en dessaisirai pas.

— Troisième question : oui ou non, as-tu couché avec l’Impératrice ?

J’ai employé à dessein le verbe neutre activé d’un adverbe qui porte son sens à l’extrême… ceci afin de provoquer coûte que coûte une réponse, au besoin même un déni formel…

Il me regarde, et simplement, fermement :