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Page:Segalen - René Leys.djvu/28

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cangue, supplice incommode que j’ai vu bien décrit dans les journaux illustrés d’Occident.

Enfin, ne prenons de son abjuration que ses avantages, et les miens. Monsieur Jarignoux est mon voisin, et sujet chinois. Je peux donc, en évitant ses avatars, participer (peut-être) à sa récolte. Il me fera des relations. Il me présentera à ses néo-concitoyens, — ceux-ci à de hauts fonctionnaires ; à des conseillers du trône… à des Princes du sang…

Décidément le Palais s’ouvre. Mais les colonnes de caractères bien alignés sur la feuille tremblotent toujours et s’impatientent. Je n’écoute plus le commentaire et la voix belge, trop monotones. Je n’y tiens plus. Il fera jour deux bonnes heures encore.

Je vais, pour la vingtième fois, m’en aller suivre et toucher de près ce carré de murailles, dont l’accès, d’un bord ou de l’autre, me sera permis… je n’en doute déjà plus.

Je congédie mon Professeur.

— J’ai un peu mal à la tête… Je m’en vais prendre l’air près de l’Observatoire… Il y a là un pan de terrain vert et boisé, encastré dans l’angle sud-ouest de la ville tartare, et tout à fait… Comment, vous ne connaissez pas ?

— Moi, je rentre à la maison. Mon père a besoin de moi de bonne heure aujourd’hui.

Je le quitte avec allégement. C’est le bon fils d’un fort bon épicier.