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Page:Segalen - René Leys.djvu/56

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bombe était munie de fils électriques conduisant… presque à l’intérieur du Palais, au pied du mur qui entoure les lacs. Quelqu’un a vu les fils, les a coupés d’abord, et a sifflé ensuite, — oui, comme cela…

René Leys sifflote confidentiellement un motif à deux tons, celui de nos Pompiers de France, quand ils passent à toute allure pour sauver une vieille femme, en écrasant tous les passants…

— C’est l’appel des Policiers secrets. Ils étaient disséminés sur le parcours du Régent. Ils sont accourus et ont suivi les fils, mais pas à temps pour trouver l’homme qui devait donner le contact.

— Alors ?

— Alors, ils ont fait emporter la bombe par un coolie ; on l’a examinée. Certaines pièces étaient d’estampille japonaise ; mais les vis les plus dangereuses sortaient d’une quincaillerie de Pei-king…

Les journaux n’ont pas publié ces détails. Enfin, qui a découvert l’engin et donné l’alarme ?

René Leys hésite un peu. Il fait si noir que je ne le vois pas rougir. Je suis sûr qu’il rougit dans l’ombre.

— C’est une… « chanteuse » de Ts’ien-men-waï…

Que pouvait-elle bien chanter là, à cette heure plutôt matinale, à une lieue nord de son « précieux lupanar » !

René Leys explique point par point. Elle « aussi » fait partie de la Police secrète. Ayant appris qu’un attentat se préparait, elle avait devancé les poli-