Page:Segard - Hymnes profanes, 1894.djvu/95

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Plus rien n’est demeuré de ce temple mystique,
Les cierges se sont clos, l’autel s’est écroulé,
L’encens ne monte plus vers le chœur constellé
Et la mousse envahit les dalles du portique.

Ta pure vision repose inanimée,
La robe virginale a servi de linceul,
Et ton cher souvenir me laisse triste et seul
Dans ce cloître où jadis je t’avais tant aimée !

Dans les bénitiers morts les oiseaux viennent boire,
Les statuettes d’or gisent sur le parvis,
Le Doute a dispersé mes prêtres en surplis,
Et le temple du Rêve est veuf de St-Ciboire.

            Cependant comme Parsifal,
            Vers un grâl d’amour et de rêve,
            Je chevauchais sans peur ni trêve,
            Chantant un hymne triomphal !

      Avril 1893.