Page:Segard - Le Mirage perpétuel, 1903.djvu/126

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Hélas ! par quel attrait te plaisent les amants
Dont le mauvais destin te livre la faiblesse ?
Que leur échine, comme un arc, sous tes caresses,
Se courbe et se replie avec des tremblements,

Que leurs nerfs soient pareils à des cordes tendues,
Que leurs traits amaigris et leurs cheveux épars,
Que leur teint diaphane et que leurs yeux hagards
Disent votre pouvoir, voluptés inconnues !

Mais puisses-tu toi même en quelque soir d’oubli
Rencontrer un amant enfin qui te domine,
Et qui, de ses bras nus te broyant la poitrine,
Te laisse agonisante au travers de ton lit !