Page:Segard - Le Mirage perpétuel, 1903.djvu/130

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Que l’on creuse une vasque ronde, qu’une source
Y murmure toujours un long chuchotement
Et que des enfants blonds s’y penchent un moment
Pour boire un gobelet et reprendre leur course.

J’aimerais pour ombrage un beau magnolia,
Le manteau printanier de ses floraisons blanches,
Peut-être attirerait des amants sous ses branches,
Et mon cœur que l’Amour jadis crucifia

Palpiterait encor sous la lune rêveuse,
À l’heure où tremblerait dans l’azur frémissant
L’extatique baiser d’une Vierge amoureuse
Pâmée entre les bras d’un bel adolescent.