Page:Segrais - L’Énéide (Tome 1), 1719.djvu/190

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De mille soins divers la Reine combattue
Se nourrit en secret du poison qui la tue ;
Un feu caché la brûle ; elle perd le repos,
Ne pense qu’aux exploits, qu’aux discours du Héros,
Dont le sang glorieux, et l’air, et le visage
Impriment dans son cœur une charmante image.
Les ombres s’enfuyaient de l’Olympe vermeil,
Et l’Aurore brillait des rayons du soleil,
Quand par ces tristes mots de son tourment pressée,
A sa sœur confidente elle ouvre sa pensée :
    « Anne, ma chère sœur, quels songes imposteurs
Remplissent mon esprit de confuses terreurs ?
Quel Héros