Page:Segrais - L’Énéide (Tome 1), 1719.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


    Dans la fleur de mes ans, à l’ombrage des Hêtres,
Je faisais résonner mes Airs doux et champêtres ;
Depuis abandonnant les Monts et les Forêts,
J’enseignai l’art fécond de la blonde Cérès :
Au Laboureur avare œuvre utile et plaisante ;
Mais j’entonne aujourd’hui la Trompette éclatante.

    Je chante les combats, et passe aux champs de Mars
En faveur du Troyen, qui par mille hasards,
Généreux fugitif, aborda l’Ausonie,
Et vainqueur éleva les murs de Lavinie.
Longtemps il éprouva le céleste courroux,
Longtemps dans les transports d’un souvenir jaloux,
Junon le poursuivit, et sur mer, et sur terre,