Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/123

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Elle, au contraire, assurait que c’était bien lui. À quoi ils répondaient : « C’est son Ange. »

Cependant Pierre continuait à frapper. Lorsqu’ils eurent enfin ouvert, ils le virent, et furent stupéfaits. Mais lui, leur faisant signe de la main de se taire, raconta comment le Seigneur l’avait tiré de prison. Il ajouta : « Faites savoir ceci à Jacques et aux frères. » Et sortant, il s’en alla dans un autre lieu.

Louis. Il a bien fait ce pauvre saint Pierre. Des gens qui le laissaient frapper à la porte, sans lui ouvrir, ne méritaient pas de l’avoir chez eux.

Grand’mère. Ce n’est pas pour les punir, cher enfant, que saint Pierre s’est retiré ; c’était pour ne pas attirer sur eux les persécutions dans le cas où on aurait su qu’il était dans cette maison. Par une prudente charité, il ne voulut pas les exposer à ce danger.

Cependant lorsqu’il fît jour, les soldats chargés de la garde de saint Pierre furent dans un grand trouble et une grande frayeur quand ils virent que leur prisonnier avait disparu. On le chercha partout sans pouvoir le trouver. Hérode, ayant appris ce qui était arrivé, fit donner la question aux gardes…

Marie-Thérèse. Qu’est-ce que c’est : la question ?

Grand’mère. C’est faire souffrir des tortures affreuses aux gens auxquels on veut faire dire quelque chose.

Valentine. Quelles tortures fait-on souffrir ?

Grand’mère. Le fouet, le feu ; on brûle les pieds, les membres ; on pince les chairs avec des tenailles ; on arrache les ongles ; on déchire le corps avec des peignes de fer ; et bien d’autres supplices qu’inventait la méchanceté des hommes.