Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/130

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Armand. Certainement, ce serait bien mieux. Moi, je veux bien aimer tout le monde.

Grand’mère. Oui, mon petit ; mais tout le monde ne ferait pas comme toi, et on se disputerait, parce que l’esprit du mal règne dans le monde, et parce qu’il y a eu depuis Adam, et il y aura jusqu’à la fin du monde, beaucoup plus de mauvais que de bons. Or, il y est impossible que les bons vivent en paix avec les mauvais ; ils ne sont jamais du même avis : le bon aime le bon Dieu et cherche à lui plaire ; le méchant l’oublie et l’offense du matin au soir ; le bon aime ses semblables, il cherche à les rendre heureux, à soulager leurs misères ; le méchant, toujours égoïste, opprime les faibles, les laisse souffrir sans y penser, ne les aime que pour lui-même, pour en tirer quelques services. Comment veux-tu qu’on s’accorde avec des sentiments si opposés ?

Maintenant, comme du temps des Apôtres, l’esprit du mal, c’est-à-dire le démon, cherche à détruire tout ce qui est bon et chrétien ; il cherche à détruire l’Église de Jésus-Christ ; il voudrait se débarrasser de tous les serviteurs de Dieu, qui défendent l’Église, à commencer par le Pape. Les bons, aidés de Dieu, leur résistent et leur résisteront toujours. Mais les méchants attaqueront toujours, et leur feront toujours le plus de mal qu’ils pourront. Voilà dans quel sens Notre-Seigneur et son Église, bien que très-bons, apportent sur la terre, non la paix, mais la guerre. C’est la guerre du bien contre le mal. Il y avait donc une division complète entre les mauvais Juifs d’Iconium, qui cherchaient à faire renvoyer les Apôtres, et les bons, qui chassaient les émeutiers et qui aimaient saint Paul.