Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/149

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Le gardien, ayant reçu cet ordre, les mit dans une prison souterraine, et serra leurs pieds dans des ceps.

Marie-Thérèse. Qu’est-ce que c’est : des ceps ?

Grand’mère. Des ceps sont des espèces de planches en bois avec deux trous, dans lesquels on fait passer les pieds ; de sorte qu’on ne peut faire aucun mouvement.

Au milieu de la nuit, saint Paul et ses compagnons priaient et louaient Dieu ; ceux qui les gardaient, et qui étaient en dehors de la prison, les entendaient.

Tout à coup il se fit un grand tremblement de terre, de sorte que les fondements de la prison en furent ébranlés ; et aussitôt les portes s’ouvrirent, et les liens de tous les prisonniers furent brisés.

Le geôlier, réveillé par le bruit et les secousses, voyant la prison toute grande ouverte, crut que les prisonniers s’étaient échappés, et il tira son épée pour se tuer.

Valentine. Pourquoi voulait-il se tuer ? Ce n’était pas de sa faute si les prisonniers s’étaient sauvés.

Grand’mère. Non, certainement, ce n’était pas de sa faute ; mais il connaissait la dureté des magistrats, et il craignait qu’on ne l’accusât d’avoir aidé à la fuite des Chrétiens, et qu’on ne le fît mourir dans d’affreux supplices.

Saint Paul, voyant sa terreur et son désespoir, lui cria d’une voix forte :

« Ne te fais pas de mal, car nous sommes tous ici. »

Jacques. Saint Paul est beaucoup trop bon pour ce méchant gardien.

Grand’mère. Saint Paul avait, la charité parfaite ; il eut pitié de la terreur de ce pauvre homme, et il aima mieux se sacri-