Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/173

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de ville en ville, faisant leurs exorcismes pour de l’argent, et ils en gagnaient beaucoup.

Il y avait parmi ces faux exorcistes les sept fils d’un Juif nommé Scéva. Ils arrivèrent à Éphèse. Voyant que saint Paul avait un grand pouvoir sur les démons par le nom de Jésus-Christ, ils voulurent aussi les conjurer par le nom de Jésus, quoiqu’ils ne crussent ni en Jésus-Christ ni en saint Paul. Mais le bon Dieu ne voulut pas permettre un pareil sacrilège. Car un jour qu’ils exorcisaient ainsi un pauvre possédé, le démon leur dit :

« Je connais Jésus, et je sais qui est Paul ; mais vous, je ne vous connais pas. »

En même temps, il se jeta sur eux, et les traita si mal, les battit si fort, qu’ils furent obligés de s’enfuir nus et blessés.

Jacques. C’est bien fait ! J’en suis enchanté.

Grand’mère. C’est ainsi que Dieu punit ces méchants hommes. La nouvelle s’en répandit partout. Juifs et païens furent saisis de crainte et ils glorifiaient le nom du Seigneur Jésus. Il y eut plusieurs exorcistes qui se convertirent ; ils apportèrent leurs livres de magie inspirés par le démon pour les brûler devant tout le monde, de même que l’argent qu’ils avaient gagné en exorcisant. On compta cinquante mille pièces d’argent.

Henri. Combien cela faisait-il, une pièce d’argent ?

Grand’mère. Cela dépendait de la grosseur de la pièce ; probablement ces pièces d’argent valaient, l’une dans l’autre, deux, ou trois francs, ce qui faisait cent à cent cinquante mille francs que le diable avait fait gagner à tout ce vilain monde.

Marie-Thérèse. Qu’a-t-on fait de l’argent ?