Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/175

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de défendre les cérémonies de la loi juive, les permettaient même, il était évident qu’il fallait faire peu de cas du jugement de Paul, et ne pas imiter son peu de respect pour les anciennes cérémonies de la loi juive.

Quand saint Paul eut appris ces discours des faux prophètes, il jugea nécessaire d’écrire aux Chrétiens de Galatie avec grande force pour les faire revenir à la vérité. Il leur écrivit qu’il était Apôtre non par l’enseignement des hommes, mais par la volonté de Jésus-Christ ; qu’il avait été instruit non par les hommes, non par les Apôtres, mais par Jésus-Christ lui-même. Qu’après sa conversion, il n’alla pas à Jérusalem pour se faire instruire par les Apôtres, mais qu’il commença de suite ses voyages pour convertir les Gentils et les Juifs. Qu’il ne se rendit à Jérusalem que trois ans après pour rendre hommage à Pierre, auprès duquel il ne resta que quinze jours, sans voir d’autres Apôtres que Jacques, parent de Jésus-Christ. Qu’il n’y retourna qu’après quatorze années de voyages en Asie-Mineure, et que lorsqu’il exposa à Pierre et aux autres Apôtres la doctrine qu’il enseignait, ils n’y trouvèrent rien à redire. Enfin que lorsque Pierre s’était retiré, à Antioche, de la table des Gentils, lui Paul n’avait pas craint de l’en blâmer publiquement.

Élisabeth. Comment a-t-il osé blâmer saint Pierre, et devant tout le monde encore ? Cela m’étonne de la part de saint Paul.

Jacques. Moi aussi, je trouve que c’est très-mal.

Grand’mère. C’eût été très-mal, cher enfant, s’il avait attaqué l’autorité de saint Pierre, s’il l’avait blâmé avec colère et orgueil ; mais saint Paul avait le droit d’avoir son opinion sur