Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/192

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Grand’mère. C’est le Saint-Esprit qui le lui avait révélé, parce que c’était un très-saint homme.

Les Chrétiens, ayant entendu les paroles du Prophète, conjurèrent Paul de ne point aller à Jérusalem. Mais l’Apôtre leur répondit : « Que faites-vous ? Pourquoi pleurer et affliger mon cœur ? Moi je suis prêt, non-seulement à être lié, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom de Jésus. »

Ils le supplièrent longtemps avec larmes, mais voyant qu’ils ne pouvaient le faire céder à leurs instances, ils le laissèrent aller, disant : « Que la volonté du Seigneur soit faite ! »

Saint Paul partit donc pour Jérusalem, avec son fidèle saint Luc et d’autres disciples de Césarée. Les frères de Jérusalem reçurent saint Paul avec grande joie ; ils allèrent le jour suivant chez saint Jacques ; les prêtres et les Anciens s’y étant rassemblés, saint Paul leur raconta ses voyages et ce que Dieu avait fait pour les Gentils, par son ministère. Tous glorifièrent Dieu et lui dirent : « Tu vois, frère, combien il y a de Juifs qui ont cru ; et cependant ils veulent tous pratiquer les cérémonies de l’ancienne loi. Or, ils ont entendu dire que tu enseignes aux Juifs des autres nations de renoncer à Moïse et à ses cérémonies, de ne pas faire circoncire leurs enfants, de ne pas vivre selon les anciennes coutumes. Que faire donc ? Ils vont apprendre que tu es arrivé, ils vont s’assembler contre toi. »

Louis. Pourquoi les Anciens disaient-ils cela ? Pourquoi avaient-ils l’air d’avoir peur ?

Grand’mère. Parce qu’ils savaient bien combien les Juifs convertis tenaient à leurs anciens usages, et parce qu’ils craignaient pour saint Paul. En outre, ils avaient peur que les