Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/196

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Gamaliel ; qu’il était attaché à la loi et zélé comme eux tous pour la défendre ; qu’il avait jadis, par respect pour la loi, persécuté, emprisonné, enchaîné et fait fouetter tous les Chrétiens qu’il pouvait découvrir ; que c’était lui qui avait gardé les habits de ceux qui avaient lapidé Étienne. Il leur raconta sa conversion et comment le Seigneur lui avait dit : « Va, car je t’enverrai au loin pour prêcher la foi et le salut aux Gentils. »

Jusque-là, les Juifs l’avaient écouté en grand silence ; mais quand il eut prononcé le mot de Gentils, ils se remirent à crier : « À bas ! À bas ! Tuez-le ! Il doit mourir ! »

Jeanne. Ces vilains Juifs ! Ils sont comme des bêtes féroces !

Grand’mère. Ils étaient encore ce qu’ils avaient été pour Notre-Seigneur. Les Juifs de tous les temps depuis Jésus-Christ, ont conservé cette haine aveugle inspirée par le démon, contre les Chrétiens serviteurs de Jésus.

Le tribun, voyant la fureur de ces Juifs qui criaient, qui jetaient leurs manteaux à terre, et faisaient voler des flots de poussière, ordonna que Paul fût mené dans la forteresse, et qu’on le battît de verges jusqu’à ce qu’il avouât pourquoi le peuple était si irrité contre lui.

Quand Paul fut attaché avec des courroies, il dit au centurion :

« Vous est-il permis de fouetter un homme qui est citoyen romain et qui n’a pas été condamné ? »

Le centurion, entendant Paul parler ainsi, alla trouver le tribun et lui dit que Paul se disait citoyen romain, qu’il fallait prendre garde à ce qu’on allait faire. Aussitôt le tribun vint à Paul et lui dit : « Dites-moi, est-il vrai que vous soyez citoyen romain ? — Je le suis, répondit Paul ; je le suis non