Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/195

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enchaîner ce pauvre saint Paul, avant de savoir seulement qui il était ni ce qu’il avait fait ?

Grand’mère. Il était certainement fort injuste ; mais les Romains étaient durs, et ils n’y regardaient pas de si près, surtout quand il s’agissait d’un pays conquis, comme était la Judée.

Le tribun, ne pouvant savoir ce qui en était, à cause des cris de tous ces gens qui se contredisaient et qui faisaient un tumulte effroyable, commanda qu’on emmenât Paul au camp romain. C’était la forteresse Agrippa qui se trouvait près du Temple. Lorsque saint Paul fut arrivé sur les marches de la forteresse, il fallut que les soldats le portassent pour le préserver de la violence du peuple en fureur, qui suivait en criant : « Tuez-le, tuez-le ! » Comme vous le voyez, mes enfants, le Disciple était traité comme le Maître.

Lorsque saint Paul allait entrer dans le camp, il dit au tribun :

« M’est-il permis de dire quelques mots ? »

Le tribun lui dit : « Sais-tu parler Grec ? N’es-tu pas cet Égyptien qui, ces jours derniers, a excité une révolte, et qui a conduit dans le désert quatre mille insurgés ? »

Saint Paul répondit : « Non. Je suis Juif, né à Tarse, en Cilicie, et citoyen de cette ville, qui est très-connue. Permettez-moi, je vous prie, de parler au peuple.

— Parle, » lui répondit le tribun.

Paul, se tenant debout sur les marches, fit signe au peuple qu’il voulait parler. Il se fit aussitôt un grand silence. Paul leur parla en Hébreu, ils furent encore plus attentifs, et il leur dit : Qu’il était Juif comme eux, qu’il avait été instruit dans la religion juive par un homme connu de tous, nommé