Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/228

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adjure, au nom de Jésus-Christ, vous démons qui soutenez en l’air cet impudent, lâchez-le ! Je vous l’ordonne ! »

Et aussitôt, à la voix de Pierre, au nom de Jésus-Christ, les démons perdirent toute force et lâchèrent Simon, qui tomba à terre. Son corps fut fracassé et ses jambes furent rompues et brisées, et pourtant, comme l’avait demandé saint Pierre, il ne mourut pas tout de suite. On le transporta dans un petit hameau près de Rome, nommé Arezzo, où il mourut comme un réprouvé, c’est-à-dire comme un ennemi de Dieu, en maudissant Pierre, le Christ et les Chrétiens, et sans donner aucun signe de repentir de ses crimes et de son abominable pacte avec Satan. Néron avait été présent à tout ce spectacle.

Armand. C’est très-intéressant cela ; mais qu’est-ce que c’est : un pacte ?

Grand’mère. Un pacte est un engagement mutuel de deux ou plusieurs personnes, qui se promettent l’une à l’autre un avantage quelconque ; ainsi, Simon avait promis au démon de faire tout le mal possible aux serviteurs de Jésus-Christ, à condition qu’il l’aidât et qu’il lui fît avoir beaucoup de gloire et d’argent. Le démon promit de son côté à Simon de lui accorder ce qu’il demandait, à condition qu’il n’épargnerait rien pour détruire la religion chrétienne. C’est ce qui s’appelle faire un pacte.

Madeleine. Je trouve, Grand’mère, que les Romains n’avaient pas si tort de croire à la divinité de Simon, puisqu’il faisait des choses si merveilleuses. Comment ces gens qui adoraient des pierres, des bêtes, des fontaines, et je ne sais quoi encore, pouvaient-ils deviner que Simon fût un imposteur ?