Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/227

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posé, il faut aimer la vérité et avoir le courage de faire les sacrifices qu’impose la foi en Jésus-Christ. Simon le Magicien n’avait aucune de ces dispositions.

Il assembla donc encore une fois le peuple, il se plaignit d’avoir été offensé par les Galiléens, c’était ainsi qu’il appelait par mépris les Chrétiens, et il menaça de quitter la ville de Rome, qu’il avait aimée et protégée jusque-là. Il fixa un jour où on le verrait s’envoler au Ciel, dont l’entrée lui était toujours ouverte, d’où il leur enverrait des châtiments terribles.

Le jour qu’il devait accomplir ce grand prodige correspondait à notre dimanche. Saint Pierre, voyant le mal que ce nouveau sortilège pouvait faire à plusieurs fidèles peu affermis encore dans leurs croyances, ordonna la veille un jeûne général accompagné de prières. Quelques auteurs pensent que ce fut l’origine du maigre du samedi de chaque semaine.

Au jour marqué, Simon alla au Capitole, colline située au centre de Rome, et sur laquelle s’élevait le temple de Jupiter-Tonnant, le plus puissant dieu de Rome. Une foule immense couvrait la montagne et les environs. Simon s’élança dans les airs et se mit à voler. Le peuple commençait à l’admirer et à dire : Voler ainsi vers le Ciel avec son corps, ce n’est pas d’un homme ; c’est vraiment la puissance d’un Dieu. On ne dit pas que le Christ ait jamais rien fait de semblable.

Alors, Pierre s’écria du milieu de la foule :

« Seigneur Jésus, montrez votre force, et ne laissez pas tromper un peuple qui est à vous. Que le séducteur tombe, Seigneur, mais qu’il vive encore assez pour connaître qu’il n’a pu rien contre votre puissance ! »

Ainsi pria l’Apôtre avec larmes, puis il ajouta : « Je vous