Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/242

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« Père, nous te rendrons à la liberté, dirent-ils, et nous t’obéirons et te suivrons partout jusqu’à (a mort.

— Mes frères, répondit Paul, je ne suis pas un déserteur de l’armée de mon Seigneur Jésus-Christ, mais un soldat soumis à ses lois. S’il ne s’agissait que de mourir sans arriver par la mort à la vie et à la gloire éternelles, j’accepterais votre offre de me rendre à la liberté ; mais, après tous les travaux que j’ai soufferts avec joie, il me reste à recevoir la couronne de la victoire, des mains de celui à qui j’ai donné ma foi. J’ai l’assurance que je vais à lui et que je viendrai avec lui lorsqu’il apparaîtra dans la gloire et la splendeur du Père et des Anges, pour juger le monde. C’est pourquoi je méprise la mort, et je ne puis écouter le conseil que vous me donnez de fuir. »

Alors les officiers lui dirent en pleurant :

« Que ferons-nous donc ? Et si tu meurs, comment vivrons-nous ? Et comment pourrons-nous parvenir à celui dont tu veux nous faire adopter la foi ? »

Jeanne. Ces pauvres gens ! Ils me font pitié. Comment saint Paul ne les baptise-t-il pas tout de suite ? Il ne leur répond même pas sur ce qu’ils lui demandent.

Grand’mère. Chère petite, les soldats qui accompagnaient saint Paul ne lui auraient pas permis de s’arrêter, et surtout pour une cérémonie chrétienne ; ensuite il n’y avait pas d’eau pour baptiser, le long du chemin que suivait saint Paul ; enfin, en baptisant ces trois officiers, devant les soldats et devant la foule rassemblée pour être témoins de son martyre, il les eût livrés aux bourreaux et à la mort. Tu verras tout à l’heure que non-seulement il leur répond quand il voit que leur foi est