Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/241

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pandu déjà. Les soldats, forcés de ramener leurs prisonniers, firent comparaître saint Paul devant Néron. Celui-ci, furieux de le voir encore vivant, s’écria :

« Qu’on enlève, qu’on fasse disparaître de la terre ce malfaiteur ! C’est lui qui sème le trouble partout. Qu’on lui tranche la tête ! Il est indigne de vivre. »

Paul répondit : « Néron, mon supplice sera court ; mais je vivrai éternellement avec mon Dieu, Jésus-Christ, qui viendra juger le monde. »

Néron, plus furieux encore, dit à ses officiers : « Hâtez-vous de lui trancher la tête, et lui qui croit avoir une vie éternelle, qu’il comprenne que c’est moi qui suis le maître invincible, moi qui l’ai chargé de chaînes et qui triomphe aujourd’hui par sa mort. »

Paul reprit : « Afin que tu saches, ô César, qu’après que ma tête sera tombée sous le fer, je vivrai éternellement pour mon invincible Maître, et que toi, qui te crois vainqueur, tu n’es réellement que le vaincu, je t’apparaîtrai vivant après mon supplice, et tu pourras connaître que la vie et la mort dépendent de Jésus-Christ mon Seigneur. Car à lui appartient tout pouvoir et lui seul est le Roi invincible pour l’éternité. »

Après ces paroles, saint Paul fut emmené et réuni à saint Pierre pour marcher avec lui au supplice. En route, les officiers de Néron, qui s’appelaient Longin, Mégiste et Aceste, interrogèrent Paul sur le Roi dont il parlait. Saint Paul leur parla avec tant de force et d’éloquence, que leurs cœurs furent touchés ; ils crurent en Jésus-Christ et ils supplièrent Paul de les recevoir comme chrétiens, pour échapper aux flammes de l’enfer et partager sa gloire.