Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/273

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Grand’mère. Des inscriptions gravées sur des pierres ; des restes d’églises ; une croix en fer qui pèse trois mille livres et qui était probablement sur le haut d’une église.

On dit qu’après avoir parcouru une multitude de villes qu’il est inutile de vous nommer…

Armand. Pourquoi inutile ?

Grand’mère. Parce que vous les oublieriez tout de suite ; ce sont des noms inutiles et difficiles à retenir.

Valentine. Oh si, Grand’mère ; dites-nous en quelques-uns seulement.

Grand’mère. Eh bien ! Saint Thomas visita et évangélisa les royaumes et villes de Crancanor, de Coulan, de Narsingue, de Candahar, de Cabut, de Caphurstan, de Cazatarat

Louis, riant. Assez, assez, Grand’mère. Nous ne nous rappellerons jamais tout cela.

Grand’mère, souriant. C’est ce que je disais à Armand. Je me bornerai donc à vous raconter le miracle arrivé dans la ville de Méliapour.

Saint Thomas, ayant converti une partie des habitants de Méliapour, voulut leur bâtir une église. Mais les prêtres nommés Brachmanes, qui adoraient des idoles, et le Roi Sagame, païen comme eux, s’y opposèrent de tout leur pouvoir ; ils défendirent qu’on donnât à saint Thomas le bois nécessaire pour son église, mais on trouva près de la ville, et sans qu’on sût d’où il pouvait venir, un tronc d’arbre si énorme, que le Roi voulut l’avoir pour un palais qu’il se faisait construire. Il envoya donc une multitude d’ouvriers et d’éléphants pour le lui amener.

Mais ni tous ces hommes, ni les animaux, ni les machines