Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/280

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saint Jacques eût la hardiesse de déclarer devant eux que Jésus était le Christ et le Messie. Mais saint Jacques, rempli du Saint-Esprit, s’écria :

« Pourquoi me demander mon avis touchant Jésus fils de l’homme ? N’ai-je pas déjà déclaré une infinité de fois devant tous ceux qui ont voulu m’entendre, que Jésus, fils de Dieu, le Christ, le Messie ressuscité est assis à la droite de Dieu, son Père, et qu’il viendra un jour juger les vivants et les morts. »

Les fidèles qui étaient mêlés à la foule entendirent ces paroles avec une grande joie. Mais les Prêtres, se voyant trompés, furent remplis de fureur. Ils montèrent précipitamment au haut du Temple, et saisissant l’Apôtre, ils le jetèrent en bas pour lui briser la tête.

Il ne mourut pourtant pas sur le coup ; il se mit à genoux et commença à prier pour ses persécuteurs, disant comme son Divin Maître sur la croix :

« Seigneur, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. »

Un des Prêtres, entendant cette prière, en fut si touché, qu’il dit tout haut aux Juifs qui ramassaient des pierres pour achever le Saint :

« Que faites-vous ? N’entendez-vous pas que le Juste prie pour vous ? »

Mais on ne l’écouta pas et on commença à jeter des pierres. Un teinturier lui déchargea un coup de masse sur la tête. Saint Jacques mourut ; son crâne fut brisé. C’est ainsi que le frère du Seigneur (comme on l’appelait) termina son glorieux martyre le 1er mai de l’année 63. Il avait été Évêque de Jérusalem pendant trente-trois ans.