Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parce que le bon Dieu rendait leurs recherches inutiles.

Ils ne l’auraient donc jamais trouvé, si Barthélemy n’eût révélé sa présence par la délivrance des possédés, la guérison des malades, et par d’autres prodiges qui remplirent les infidèles d’admiration. Les prêtres n’osèrent pas le maltraiter devant cette foule qui le protégeait.

Le Roi lui-même, ayant entendu parler de ces prodiges, le fit venir dans son palais et le supplia avec instance de guérir sa fille qui était possédée d’un démon furieux.

Barthélemy la guérit sur-le-champ. Le Roi en fut si heureux et si reconnaissant qu’il lui envoya quelque temps après plusieurs chameaux chargés d’or, d’argent, de pierreries précieuses, de vêtements magnifiques.

Le Saint, auquel Dieu fit connaître les intentions du Roi, se tint si bien caché, qu’on ne put le trouver. Les serviteurs chargés de remettre les présents du Roi au saint Apôtre, n’osant confier à des étrangers de si précieux trésors, les rapportèrent au palais. Aussitôt Barthélemy vint se présenter lui-même au Roi Polinius, qui se trouvait seul dans sa chambre ; il entra sans que les portes eussent été ouvertes, et il lui dit :

« Ce n’est ni l’amour de l’or, ni des pierres précieuses, ni d’aucune de tes richesses qui m’a amené dans ton pays, ô Roi ; c’est le zèle des âmes, le désir de te faire connaître la vérité, afin de te faire arriver à la vie éternelle. Je ne te demande que d’écouter mes paroles, de reconnaître le vrai Dieu, d’abandonner le culte de tes idoles qui sont des démons abominables. Viens au temple avec moi et je te ferai voir par toi-même la vérité de mes paroles. »