au bon Dieu, d’écouter les conseils du démon qui mènent à l’enfer, au lieu de suivre les conseils de notre bon Sauveur qui mènent au paradis.
Élisabeth. Mais comment faire, Grand’mère, pour leur démontrer combien ils sont bêtes ?
Grand’mère. Il n’y a qu’un moyen, chère enfant ; c’est de prier beaucoup pour eux et leur donner de bons exemples.
Jeanne. Je prierai tous les jours, Grand’mère, pour ces pauvres méchants ; ils me font pitié.
Grand’mère. C’est un très-bon sentiment, chère petite ; la charité est la vertu qui plaît le plus au bon Dieu.
Valentine. Alors le bon Dieu doit détester la méchanceté.
Grand’mère. Certainement ; aussi la foi nous apprend que le bon Dieu punit très-sévèrement dans l’autre monde les gens qui ont été durs, qui ont fait pleurer ceux auxquels ils avaient droit décommander.
Valentine. Vois-tu, Loulou, qu’il ne faut pas me faire pleurer ; hier, tu n’as pas voulu me prêter ton couteau et tu m’as donné un coup de poing. Tu sais comme j’ai pleuré.
Louis. Et toi, donc, tu m’as griffé ; j’ai pleuré aussi, moi !
Grand’mère, souriant. Ce n’est pas ce genre de méchanceté, mes chers petits, qui déplaît tant au bon Dieu. Vous vous disputez, vous vous mettez en colère et vous avez grand tort ; mais après, vous vous embrassez et vous vous aimez beaucoup. Ce n’est pas là la méchanceté et la dureté d’un chef, d’un maître, qui a tout pouvoir sur ses subordonnés.
Armand. Qu’est-ce que c’est : subordonnés ?
Grand’mère. Subordonné est celui qui est obligé d’obéir,