étaient soumises à leurs parents ; Rebecca crut bien agir en ne se refusant pas au désir exprimé par l’envoyé d’Abraham, son oncle, et d’Isaac, son futur époux.
Rebecca, sa nourrice et ses servantes montèrent donc sur des chameaux, et suivirent Éliézer, qui s’en retourna en toute hâte vers son maître.
Comme ils approchaient de la demeure d’Abraham, Isaac, qui se promenait dans le chemin, les vit arriver de loin sur leurs chameaux, Rebecca aperçut aussi Isaac ; elle descendit de dessus son chameau, et elle dit à Éliézer : « Qui est cet homme qui vient au-devant de nous le long des champs ? — C’est mon maître, » répondit-il. Rebecca prit aussitôt son voile et s’en couvrit.
Marie-Thérèse. Pourquoi cela ? Elle était donc laide, puisqu’elle voulait se cacher d’Isaac ?
Grand’mère. Au contraire, Rebecca était très-belle ; mais les filles juives étaient modestes ; elles se voilaient toujours le visage devant des étrangers, et Isaac était encore un étranger pour Rebecca.
Éliézer alla au-devant d’Isaac et lui raconta ce qu’il avait fait. Alors Isaac prit Rebecca, la mena dans la tente où avait demeuré Sara sa mère, et la prit pour femme ; et il eut pour elle une si grande tendresse, qu’elle le consola de la mort de Sara.
Jacques. Je trouve la conduite d’Isaac bien peu respectueuse pour son père ; il fait tout cela sans seulement lui en parler, sans lui demander son consentement ; et Éliézer, qui avait l’air si soumis à Abraham, arrange tout cela avec Isaac comme si Abraham était déjà mort.
Grand’mère. Cher enfant, Isaac et Éliézer ne faisaient qu’exécuter en cela les volontés d’Abraham, leur seigneur ; ils ont certainement consulté Abraham, pour lequel ils avaient un grand respect. La sainte Bible ne le dit pas, parce que c’était un détail inutile, mais il est certain qu’Abraham a béni le mariage de son fils et que Rebecca lui a été présentée aussitôt après son arrivée ;