idoles ; elle avait eu le temps de les cacher sous la litière d’un chameau, et elle s’était assise dessus.
Françoise. Elle s’assit sur le chameau ?
Grand’mère. Non, le chameau était dehors ; elle s’assit sur la litière, et lorsque Laban entra, elle lui dit : « Pardonnez-moi, mon père, si je ne me lève pas devant vous ; je suis malade, et je ne puis me lever. »
Laban ne voulut donc pas déranger sa fille, et il chercha ses idoles dans toute la tente, comme il avait fait dans les autres, sans rien trouver.
Alors Jacob lui reprocha sa conduite à son égard. « Pourquoi, lui dit-il, avez-vous couru après moi comme après un voleur ? pourquoi avez-vous fouillé partout chez moi et tout bouleversé ? Est-ce pour me récompenser de vous avoir servi vingt ans, dont quatorze pour avoir Rachel et six pour avoir une part de vos troupeaux ? J’étais brûlé par la chaleur du jour, j’étais transi par la fraîcheur des nuits. Vous m’auriez enlevé tout ce qui m’appartenait dans les troupeaux, si le Dieu de mes pères ne m’avait secouru. Vous m’auriez exterminé aujourd’hui, si le Seigneur ne vous avait défendu cette nuit de me faire du mal. Est-ce ainsi que vous deviez vous conduire envers moi ? »
Laban lui répondit : « Je veux obéir au Seigneur et je ne te ferai pas de mal ; je veux au contraire faire une alliance avec toi. Viens, élevons un autel et jurons de ne nous faire aucun mal et de ne jamais passer cet autel pour nous combattre. »
Jacob consentit à jurer une alliance avec Laban et sa famille : ils firent un autel avec de grosses pierres ; ils immolèrent des victimes, et ils firent un repas en commun avec la chair des victimes.
Ils couchèrent en ce lieu, qui prit de là, comme nous l’avons dit, le nom de Galaad, ce qui veut dire témoin. Le lendemain de grand matin, Laban embrassa ses filles et ses petits-enfants et s’en retourna chez lui.