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Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/155

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rait, tu ne le comprendrais pas ; et le Chinois de son côté ne te comprendrait pas, parce que tu lui parlerais français. Tu ferais venir quelqu’un qui parle français et chinois ; il t’expliquerait ce que te demande le Chinois, et il expliquerait au Chinois ce que tu lui réponds.

Joseph avait donc causé avec ses frères par un interprète pour qu’ils ne pussent pas le reconnaître. Quand il entendit leurs paroles de repentir, il fut touché, et se retira pour pleurer.

Quand il rentra, il fit prendre Siméon et le fit enchaîner devant ses frères, pour leur faire croire qu’il serait traité cruellement, et pour les faire revenir plus vite. Ensuite il ordonna à un de ses officiers de remplir de blé les sacs qu’ils avaient apportés, et de remettre, dans chacun des sacs, l’argent qu’ils avaient payé, en y ajoutant encore des vivres pour se nourrir en route. L’officier exécuta ses ordres.

Les frères de Joseph s’en allèrent, emportant leurs sacs de blé qu’ils avaient chargés sur leurs ânes.

Jeanne. Pourquoi des ânes ?

Grand’mère. Dans ce temps-là, les ânes étaient, et ils le sont encore aujourd’hui, plus forts que les chevaux et ils supportaient mieux les grandes fatigues, le froid, la grande chaleur, la soif et la mauvaise nourriture.

Dans un moment de repos, un des frères, ayant ouvert son sac pour prendre de quoi manger, trouva son argent à l’entrée du sac. Il le dit à ses frères, qui en furent étonnés et saisis, car ils craignaient que Joseph ne les prît pour des voleurs.

En arrivant chez leur père, ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé, et ils vidaient leurs sacs tout en parlant. Et tous trouvèrent leur argent à l’entrée des sacs. Ils en furent encore plus épouvantés.

Quand Jacob sut que le gouverneur demandait Benjamin, il entra dans un grand désespoir et reprocha à ses fils d’avoir parlé de leur dernier frère.