pour subsister. C’est la volonté de Dieu qui a permis tout cela, et qui m’a fait grand-maître de la maison de Pharaon et prince de toute l’Égypte.
« Hâtez-vous d’aller trouver mon père, et dites-lui que je le prie de venir tout de suite. Vous demeurerez auprès de moi dans la terre de Gessen, vous et vos enfants, vos troupeaux et vos serviteurs. Et, je vous nourrirai pendant les cinq années de famine que nous allons avoir encore,
« Annoncez à mon père la gloire dont je suis ici comblé et tout ce que vous avez vu de ma puissance. Hâtez-vous de m’amener mon père. »
Et, se jetant au cou de Benjamin, il l’embrassa à plusieurs reprises en pleurant ; et Benjamin aussi pleurait en le tenant embrassé.
Ensuite il embrassa tous ses frères et pleura sur chacun d’eux ; après quoi ils se rassurèrent et purent lui parler.
Aussitôt le bruit se répandit dans tout le palais que Joseph avait retrouvé ses frères, et on alla le dire à Pharaon, qui s’en réjouit, car il aimait Joseph.
Marie-Thérèse. Pourquoi l’aimait-il tant ?
Grand’mère. D’abord, parce qu’il voyait en Joseph une grande intelligence, beaucoup d’honnêteté et d’autres qualités très-agréables et très-utiles ; ensuite parce que Joseph, en lui expliquant ses songes et en lui donnant le sage conseil de ramasser des provisions pour les années de famine, avait fait gagner à Pharaon des sommes immenses qui le rendirent le souverain le plus riche de l’univers.
Armand. Comment cela ?
Grand’mère. C’est bien simple. Joseph lui avait fait acheter du blé et d’autres grains très-bon marché, pendant les sept années où il y en avait eu tellement, qu’on les vendait presque pour rien. Ensuite, il les faisait revendre très-cher, parce qu’il n’y en avait plus nulle part qu’en Égypte.