Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/162

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Pharaon, ayant appris l’arrivée des frères de Joseph, le fit venir et lui dit : « Dis à tes frères qu’ils se hâtent de retourner dans leur pays ; qu’ils disent à ton père de venir demeurer en Égypte avec ses enfants et petits-enfants et leurs familles, ses troupeaux et toutes ses richesses. Dis-leur d’emmener d’Égypte les chariots et les vivres nécessaires pour les transporter tous près de toi. Dis-leur que je donnerai à ton père et à tes frères les meilleures terres d’Égypte, que je les nourrirai abondamment, que je les rendrai riches et puissants. »

Joseph remercia le roi et donna des ordres pour exécuter la volonté de Pharaon. Ses frères partirent donc avec une suite nombreuse de chariots et des vivres jusqu’au retour. Il donna à chacun de ses frères deux robes ; il en donna cinq des plus belles à son cher Benjamin, et, de plus, trois cents grosses pièces d’argent. Il en envoya autant à son père, avec dix beaux ânes chargés de ce qu’il y avait de plus précieux en Égypte, et dix belles ânesses chargées des vivres les plus succulents.

Il renvoya donc ses frères et leur dit en partant : « Ne vous mettez pas en colère pendant le voyage. »

Petit-Louis. Pourquoi leur dit-il cela ?

Grand’mère. Parce qu’il craignait toujours pour son cher Benjamin ; il savait combien ses frères étaient jaloux et colères ; il avait peur que la préférence qu’il avait témoignée à Benjamin ne les eût mécontentés et qu’ils ne s’en vengeassent sur lui. Heureusement que rien de tout cela n’arriva, et qu’ils retournèrent chez leur père sans aucune querelle ni violence.

Jacob fut très-surpris de voir arriver ses fils magnifiquement vêtus et accompagnés de tant de chariots, d’ânes et d’esclaves. Ses fils se hâtèrent de lui expliquer les heureux événements qui venaient de se passer.

La joie de Jacob, en apprenant que Joseph vivait encore et qu’il commandait dans toute l’Égypte, fut égale à la douleur qu’il avait ressentie jadis en apprenant sa mort. Il ne pouvait croire à