pieds, lui demandant de lui pardonner. David le releva, le serra
dans ses bras, et l’embrassa.
CXXVII
INGRATITUDE D’ABSALON
Jeanne. Je suis consente que David ait pardonné à Absalon ; cela va peut-être le corriger. Je suis sûre qu’ils vont être très-heureux à présent.
Grand’mère. Au contraire, David fut plus malheureux que jamais à cause de la méchanceté d’Absalon. Vous allez voir comment.
Quand Absalon eut reçu le pardon complet de son père, il chercha à se faire aimer du peuple et à détruire l’affection et le respect que tout le monde portait à David.
Il commença d’abord à vouloir inspirer le respect et la crainte en se faisant faire de riches chariots, en se faisant escorter par des hommes à cheval, et en ayant toujours cinquante soldats qui marchaient devant lui, et qui l’accompagnaient partout.
Il se levait de grand matin, et il se tenait assis à la porte du palais du roi, avec ses soldats, sous prétexte de mieux garder David. Il parlait, à l’audience du roi, à tous ceux qui venaient pour affaires ou pour lui demander justice.
« Qui êtes-vous ? demandait Absalon. Que désirez-vous ? » — Il se faisait expliquer l’affaire. — « Ce que vous demandez est