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Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/379

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peur que, si vous tombez entre ses mains, il ne vous fasse mourir. Pour moi, ajouta-t-il, j’irai où m’enverra le Seigneur. Et le Seigneur, qui est plein de bonté et de justice, vous récompensera lui-même du zèle et de la fidélité avec lesquels vous m’avez servi. »

Mais Éthaï, un des officiers de David, lui répondit : « Vive le Seigneur, et vive le roi David, mon maître ! En quelque lieu que vous puissiez être, mon seigneur et mon roi, votre serviteur y sera à la vie et à la mort.

— Viens donc, dit David ; que tous ceux qui me restent fidèles comme toi, bon serviteur, passent avec moi le torrent du Cédron. »

David passa le torrent, suivi d’Éthaï, de tous ses officiers et des six cents hommes auxquels se joignit le peuple de Jérusalem.

Le pauvre roi traversa le torrent du Cédron en pleurant ; ils montèrent ensuite la montagne des Oliviers. Et tout le peuple pleurait avec lui.

Henriette. Grand’mère, est-ce que ce torrent du Cédron est le même que traversa Notre-Seigneur Jésus-Christ, quand les méchants Juifs le menaient pour le faire mourir ?

Grand’mère. Oui, chère enfant, et la montagne des Oliviers est la même où Notre-Seigneur eut ce qu’on appelle son agonie, c’est-à-dire une si terrible douleur des péchés des hommes, que ses larmes devinrent des larmes de sang.

Le pauvre roi David versait aussi des larmes abondantes sur ses péchés, et surtout sur le meurtre d’Urie ; il pleurait aussi sur le péché de son fils. Ce fils ingrat l’obligeait à quitter la ville de Jérusalem à pied, comme un coupable qui s’enfuit. David avait déjà soixante ans, il était fort affaibli, et il était accablé de douleur.

Quelques heures après, Sadoc, le grand prêtre, accompagné de tous les Lévites qui portaient l’Arche d’alliance, vint rejoindre