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Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/385

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mes choisis ; j’irai poursuivre David cette nuit même ; je les attaquerai, et je les vaincrai sans peine, car ils sont tous fatigués ; le roi se trouvera seul, et je le tuerai. Vous régnerez alors en paix. »

Ce conseil de traître plut au détestable Absalon et à tous ses officiers. Chusaï alors prit la parole. « Le conseil d’Achitophel ne me paraît pas bon, dit-il. Les gens qui sont avec votre père sont nombreux et très-vaillants. Ils lui sont attachés, et ils sont outrés de colère, comme une ourse en furie à laquelle on a enlevé ses petits. Votre père est très-vaillant et très-habile dans l’art de la guerre. Il est probablement dans la montagne caché avec ses soldats dans les cavernes, où ils pourront facilement se défendre. Ils commenceront par tuer beaucoup de vos gens ; vos soldats seront saisis d’effroi ; ils croiront que le Seigneur est avec votre père, ils se sauveront tous ; tout le peuple saura que le roi Absalon a été vaincu ; il vous abandonnera et il ira rejoindre David.

— Que faut-il donc faire ? dit Absalon.

— Voici mon avis, dit Chusaï. Rassemblez les tribus d’Israël ; prenez tous les guerriers ; et, quand vous aurez une armée nombreuse comme les grains de sable de la mer, marchez à leur tête ; vous entourerez David et sa petite armée, et vous la détruirez facilement soit par les armes, soit par la faim et la soif. »

Le Seigneur permit qu’Absalon et son conseil trouvassent l’avis de Chusaï meilleur que celui d’Achitophel, et ils se résolurent à le suivre.

Armand. Ah mon Dieu ! le pauvre David ne pourra pas leur échapper ! Chusaï donne un très-mauvais conseil pour le pauvre David.

Grand’mère. Non, cher enfant ; il fallait avant tout gagner du temps, et donner au vrai roi le temps de s’enfuir et de rassembler des troupes.

Alors Chusaï dit aux grands prêtres Sadoc et Abiathar ce qui s’était passé, pour qu’ils le fissent savoir à David. « Dites au roi, ajouta Chusaï, qu’il ne demeure pas cette nuit dans les plaines du