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Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/389

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mit le désordre dans leurs rangs, en tua un grand nombre, et mit le reste en fuite.

Absalon lui-même fut emporté par son cheval à travers le bois ; il perdit son casque, ses longs cheveux s’entortillèrent dans les branches d’un gros chêne : son cheval continua à courir, et Absalon se trouva pendu par les cheveux.

Plusieurs hommes de l’armée de David virent Absalon accroché par les cheveux, à ce chêne mais aucun n’osa le tuer par respect pour l’ordre de leur bon roi.

Un des soldats, revenant près de Joab, lui dit : « J’ai vu Absalon pendu par les cheveux à un chêne. — Si tu l’as vu, dit Joab, pourquoi ne l’as-tu pas percé de ton glaive ? Je t’aurais donné dix sicles d’argent et un baudrier neuf pour ton glaive. »

Le soldat répondit à Joab : « Quand même vous me donneriez mille sicles d’argent, je me garderais bien de porter la main sur le fils du roi ; car nous avons tous entendu l’ordre qu’il a donné à vous, à Abisaï et à Éthaï : Conservez la vie à mon fils Absalon. »

Louis. Quel excellent soldat ! Joab a dû être honteux de ce qu’il venait de dire.

Grand’mère. Non, pas du tout. Joab répondit à ce brave homme : « Je ne me fie pas à toi ; je vais aller moi-même le tuer en ta présence. » Joab partit emportant trois dards.

Louis. Qu’est-ce que c’est, un dard ?

Grand’mère. Un dard est une petite lance très-pointue qu’on lançait avec la main.

Joab ordonna au soldat, qui n’osait pas refuser d’obéir à son chef, de le mener au chêne d’Absalon, et, quand Joab fut arrivé près du méchant prince, qui se débattait sans pouvoir dégager sa tête, il lui lança ses trois dards qui lui traversèrent le corps. Comme Absalon respirait encore, dix jeunes écuyers de Joab accoururent et achevèrent avec leurs lances de tuer le coupable prince.

Aussitôt Joab fit sonner la retraite pour arrêter le combat, car