Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/411

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

corne de l’autel, il n’osa pas l’en tirer de force, et lui dit : « Le roi vous commande de sortir de là. — Je ne sortirai pas, dit Joab, mais je mourrai en ce lieu. » — Banaïas alla faire part au roi du refus de Joab. Salomon répondit : « Fais comme il t’a dit. Tue-le au pied de l’autel, et fais-le ensevelir. Ni mon père ni moi nous ne serons plus chargés du sang innocent répandu par Joab. Il a assassiné deux hommes justes, qui valaient mieux que lui, Abner, général du roi Saül, et Amasa, général de l’armée de Juda, Que leur sang retombe à jamais sur Joab et sa postérité, et que son propre sang, qu’il me force à répandre, retombe aussi sur sa tête ! »

Banaïas, étant donc allé trouver Joab, le frappa et le tua. On l’ensevelit dans le désert. Le roi nomma Banaïas général de l’armée à la place de Joab, et Sadoc fut nommé grand prêtre à la place d’Abiathar.

Le roi fit encore appeler Séméï, et lui dit : « Bâtis une maison dans Jérusalem, et demeures-y. N’en sors pas pour aller de côté et d’autre. Car si tu sors de la ville, si tu passes le Cédron, tu seras tué le jour même, et ton sang retombera sur ta tête. »

Séméï dit au roi : « Cet ordre est très-juste. Ce que le roi, mon seigneur, a dit sera exécuté. » Séméï demeura donc longtemps à Jérusalem. Mais, trois ans après, les esclaves de Séméï s’enfuirent et se réfugièrent chez le roi de Geth. Séméï fit seller son âne, et les poursuivit jusqu’au pays de Geth ; il les redemanda au roi, et les ramena à Jérusalem.

Salomon, l’ayant su, envoya chercher Séméï, et lui dit : « Ne t’avais-je pas averti ? N’avais-je pas juré devant le Seigneur que si jamais tu sortais de la ville, tu serais mis à mort le jour même ? Et ne m’as-tu pas répondu : « Rien n’est plus juste que ce que je viens d’entendre ? » Pourquoi n’as-tu pas gardé le serment que tu as fait alors, et l’ordre que je t’avais donné ? Tu sais tout le mal que ta conscience te reproche à l’égard de David, mon père. Le Seigneur a fait retomber ta méchanceté sur ta tête. »