CXLVI
SALOMON ÉPOUSE DES FEMMES ÉTRANGÈRES
ELLES LUI FONT ADORER LES FAUX DIEUX — IL MEURT
Malheureusement pour Salomon, tant de prospérités et de richesses lui tournèrent la tête…
Gaston. Comment ! le visage était tourné du côté de la nuque ?
Grand’mère, riant. Non, mon cher petit. Ce qu’on appelle avoir la tête tournée, c’est perdre pour ainsi dire la raison ; c’est ne plus agir sagement. Ainsi Salomon, se voyant si riche, si puissant, perdit sa sagesse, quoiqu’il eût déjà cinquante ans. Non content de tout ce qu’il possédait, de l’admiration qu’on lui témoignait, il voulut encore avoir à sa cour les plus belles femmes des pays de Moab, d’Ammon, d’Idumée, de Sidon, etc., qui étaient des pays idolâtres. Il les attira en leur promettant de grandes richesses. Il en épousa plusieurs, ainsi que le permettait la loi de Moïse, et il se laissa entraîner par elles, d’abord à leur permettre le culte des faux dieux ; ensuite, pour les contenter, à adorer lui-même ces idoles ; enfin, à leur bâtir plusieurs temples, où le peuple allait adorer Chamos, idole des Moabites, et Moloch, idole des Ammonites.
Il finit par avoir sept cents femmes qui étaient reines comme la fille de Pharaon, et trois cents qui restèrent dans une condition inférieure.