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Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/452

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cruel, si orgueilleux, soit resté tranquille et muet, devant le massacre de ses prêtres et que depuis le commencement il ait laissé faire Élie, qu’il détestait.

Grand’mère. Parce qu’il avait peur du peuple, que la sécheresse et la famine avaient beaucoup irrité. Il n’avait ni affection, ni respect pour ces prêtres, qu’il savait être des imposteurs. Cela lui était bien égal qu’on les fit mourir ; il pouvait en avoir des centaines d’autres quand il le voudrait. Il espérait aussi qu’à la suite de tout cela, Élie enverrait de la pluie, car lui-même risquait de mourir de faim et de soif avant peu.

Élie, de son côté, monta sur le haut du mont Carmel avec son serviteur. — « Va, lui dit-il, et regarde du côté de la mer ; tu me diras ce que tu vois. — Je ne vois rien, » dit le serviteur. — « Retourne sept fois au même endroit, et tu médiras ce que tu vois. » — À la septième fois, le serviteur dit : « Je vois un petit nuage qui s’élève de la mer. — Va dire à Achab qu’il rentre bien vite dans sa ville de Jezrahel, parce qu’il va tomber une grande pluie. » Élie, inspiré par le Seigneur, alla lui-même vers Achab, qui monta dans son char. Et Élie courut devant lui jusqu’à Jezrahel.

Jacques. Comment un grand prophète comme Élie court-il comme un coureur devant le char de ce méchant roi ?

Grand’mère. Cela paraît en effet surprenant ; la sainte Écriture ne l’explique pas ; elle dit seulement que la main du Seigneur fut sur Élie ; et, s’étant ceint les reins, il courait devant Achab jusqu’à ce qu’il vînt à Jezrahel