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Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/458

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qui a refusé de se rendre à vos désirs ; car Naboth n’est plus ; il est mort, lapidé par le peuple. »

Achab, tout joyeux, alla aussitôt s’emparer de la vigne de Naboth.

Pendant qu’il dépouillait ce pauvre homme, qui avait péri victime de la rapacité et de la cruauté de la détestable Jézabel, le Seigneur appela Élie et lui dit :

« Va tout de suite au-devant d’Achab, qui est dans Samarie. Le voilà qui est dans la vigne de Naboth pour s’en rendre maître. Tu lui parleras dans ces termes :

« Vous avez tué Naboth, et vous avez pris sa vigne. Voici ce que dit le Seigneur : En ce même lieu où les chiens ont léché le sang de Naboth, ils lécheront aussi votre sang. Je ferai fondre sur vous tous les maux ; je détruirai de dessus la terre vous et votre postérité. Je tuerai de la maison d’Achab jusqu’aux plus petits enfants et aux animaux. Je rendrai votre nom odieux à toutes les nations. Les chiens mangeront Jézabel dans le champ de Jezrahel. Si Achab meurt dans la ville, il sera mangé par les chiens. S’il meurt dans les champs, il sera mangé par les oiseaux du ciel, parce qu’Achab et Jézabel n’ont pas leur semblable en méchanceté. »

Achab, ayant entendu ces paroles, déchira ses vêtements, se couvrit d’un cilice, jeûna, dormit dans un sac, et marcha la tête baissée.

Armand. Pourquoi fit-il tout cela, ce méchant homme ? il ne pouvait pas espérer que le Seigneur lui pardonnerait.

Grand’mère. C’est pour exprimer son repentir qu’Achab s’humilia ainsi devant le peuple ; et il paraît que le Seigneur, qui voit le fond des cœurs, le jugea sincèrement repentant, puisqu’il dit à Élie :

« Tu vois le repentir d’Achab. Puisqu’il s’est humilié ainsi devant moi, je ne ferai pas tomber sur lui de son vivant les maux dont je l’ai menacé ; mais je les ferai tomber sur sa maison, sous le règne de son fils. »