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Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/64

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Abraham, descendant de Sem. Mais longtemps avant la naissance d’Abraham, il arriva un événement qui dispersa tous les enfants et les petits-enfants de Noé.

Il n’y avait dans le monde qu’une seule langue, c’est-à-dire qu’il n’y avait pour tous les hommes qu’une seule manière de parler et d’écrire. À mesure qu’ils devinrent plus nombreux, ils virent la nécessité de se séparer.

Valentine. Pourquoi cela ? Ils étaient bien plus heureux de vivre tous ensemble.

Grand’mère. Certainement, mais la portion de terre qu’ils habitaient ne suffisait plus à la nourriture de tant de milliers d’hommes et de bêtes. Ils se dirent donc :

« Nous ne pouvons plus rester ensemble ; nous sommes devenus trop nombreux ; nos troupeaux n’ont plus assez de pâturages, la terre que nous labourons ne donne plus assez de blé pour nous faire vivre ; nos maisons n’ont plus la place nécessaire pour nous contenir ; séparons-nous donc, et dispersons-nous au loin sur toute la terre. Mais, avant de nous éloigner, bâtissons une tour immense qui s’élève jusqu’au ciel : nous rendrons ainsi notre nom célèbre par toute la terre, et si Dieu envoie encore un déluge, nous aurons un abri pour nous y réfugier. »

Valentine. Ceci est un peu bête, car puisque Dieu a inondé la terre jusqu’aux plus hautes montagnes, il pouvait bien envoyer assez d’eau pour couvrir même la tour immense que ces hommes bâtissaient.

Grand’mère. Tu as bien raison, mais les hommes ont tous, ou presque tous, l’orgueil de croire qu’ils pourront se préserver de tout danger, sans autre secours que celui de leur propre intelligence.

Ils se mirent donc à bâtir leur tour avec des briques unies ensemble par du bitume au lieu de chaux, pour que ce fût plus solide.

Le Seigneur vit la tour que bâtissaient les hommes ; il les laissa continuer, et quand ils en eurent bâti une partie déjà plus élevée que les arbres et les montagnes, le Seigneur dit :