d’Abraham, coupé le bois nécessaire pour le bûcher du sacrifice, ils partirent tous pour le pays de vision.
Armand. Où était ce pays de vision ?
Grand’mère. C’était l’emplacement où depuis a été bâtie la ville de Jérusalem. Et la montagne sur laquelle Abraham devait offrir en sacrifice son fils unique, était la montagne du Calvaire, sur laquelle le Fils de Dieu, Notre-Seigneur Jésus-Christ, devait mourir plus tard pour sauver les hommes. Vous verrez cela dans l’Évangile.
Abraham et Isaac n’y arrivèrent que le troisième jour. Abraham, ayant vu le pays de loin, dit à ses serviteurs : « Attendez-moi ici avec l’âne ; nous irons seuls jusque-là, mon fils et moi, et nous offrirons notre sacrifice ; après quoi je reviendrai à vous. »
Il prit alors le bois du bûcher et le chargea sur les épaules d’Isaac ; il prit lui-même le couteau du sacrifice et le feu pour allumer le bois ; et ils montèrent ainsi la montagne.
Ils marchaient en silence, et Isaac dit : « Mon père ! — Mon fils, que veux-tu ? — Voilà, dit Isaac, le feu et le bois ; où est la victime pour le sacrifice ? — Mon fils, répondit Abraham, Dieu aura soin de fournir lui-même la victime. »
Et ils continuèrent à marcher en silence. Ils arrivèrent au lieu que le Seigneur avait montré à Abraham. Il y dressa un autel avec des pierres, posa dessus le bois pour le sacrifice, lia ensuite son fils Isaac et le plaça sur le bois qu’il avait arrangé sur l’autel.
Petit-Louis. Et Isaac n’essaya pas de se sauver ?
Grand’mère. Pas du tout ; il était trop soumis à son père pour lutter contre sa volonté. Il avait alors trente-trois ans, et il n’avait jamais résisté à son père.
Henri. Isaac avait juste l’âge qu’avait Notre-Seigneur quand il a été crucifié.
Grand’mère. Tout justement.
Jeanne, pleurant. Grand’mère, c’est affreux pour ce pauvre Abraham !