Page:Segur - Bible d une grand mere part 2.djvu/35

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et, la montrant au peuple, elle raconta ce qu’elle avait fait avec l’aide du Seigneur. Ils se prosternèrent et adorèrent le Dieu d’Israël qui ne les avait pas abandonnés.

Alors Judith dit au peuple : « Écoutez-moi, mes frères ; pendez cette tête au haut des murailles de notre ville. Aussitôt que le soleil sera levé, que tous les hommes prennent leurs armes, et sortent avec grand bruit, non pas pour attaquer réellement les ennemis, mais pour leur faire croire à une attaque. Les soldats qui gardent les fontaines fuiront, et vous les abandonneront. Ils courront à la tente d’Holopherne pour avoir des ordres ; et, quand ils ne trouveront qu’un corps sans tête, la terreur les prendra, ils s’enfuiront en désordre ; alors vous les poursuivrez, et vous en ferez un grand carnage. »

Les choses se firent comme l’avait dit Judith ; quand les Assyriens entendirent, au petit jour, les cris des Israélites, ils allèrent voir ce qui leur arrivait, et, en approchant de la ville, ils aperçurent la tête de leur général pendue au haut de la muraille, et les gardes avancés qui fuyaient vers le camp.

Pendant ce temps les officiers avaient été à la tente d’Holopherne, mais, n’osant entrer eux-mêmes, ils appelèrent Vagao qui entra ; n’entendant aucun bruit, il crut que le général dormait, et frappa dans ses mains ; n’entendant rien encore, il entr’ouvrit le rideau du lit, et vit par terre le corps sans tête inondé de sang.

Il jeta aussitôt un grand cri ; les officiers, entrèrent précipitamment ; Vagao, ne trouvant plus Judith dans la tente, s’écria : « Une seule femme du peuple hébreu a mis la confusion dans l’armée de Nabuchodonosor, car voici son meilleur général étendu par terre, et sa tête n’est plus avec son corps. »

Cette nouvelle se répandit en un instant dans tout le camp ; il retentit de cris effroyables ; le désordre se mit partout. Les Assyriens crurent que les Israélites venaient les attaquer ; ils ne songèrent qu’à fuir.