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Page:Segur - Bible d une grand mere part 2.djvu/48

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dresse, lui répondit : « Seigneur, vous m’avez paru comme un ange de Dieu, et mon cœur a été troublé par la crainte de votre gloire. Car, Seigneur, vous êtes admirable, et votre visage est plein de grâce. »

Le roi était tout troublé de la voir si pâle, et il sentit son cœur touché de tendresse : « Que veux-tu, Esther ? lui dit-il. Que me demandes-tu ? Quand tu me demanderais la moitié de mon royaume, je te le donnerais. »

Esther lui répondit : « Seigneur, je vous supplie de venir aujourd’hui au festin que je vous ai préparé ; et qu’Aman vienne avec vous ; plus tard vous saurez ce que j’ai à vous demander.

— Qu’on appelle Aman, dit aussitôt le roi, afin qu’il obéisse à la volonté de la reine. » Le roi et Aman vinrent donc au festin de la reine ; le roi fut si charmé d’Esther, qu’il lui dit encore une fois : « Que désires-tu que je te donne ? Dis-moi ce que tu désires. Quand ce serait la moitié de mon royaume, je te jure que je te le donnerai. »

Esther n’eut pas encore cette fois le courage de lui demander la grâce des Juifs ; elle se borna à dire : « Si j’ai trouvé grâce devant le roi, et qu’il veuille m’accorder ce que je désire, que le roi vienne encore demain, et Aman avec lui, pour un festin que je leur préparerai, et, après, je déclarerai au roi ce que je souhaite ardemment. »

Le roi le promit, et Aman sortit de chez la reine, plein de joie de la faveur qu’elle lui témoignait.

Valentine. Je trouve qu’Esther aurait dû demander tout de suite au roi la grâce des Juifs, puisqu’il était si aimable pour elle ; c’était très-imprudent d’attendre pour une chose si importante.

Grand’mère. La pauvre Esther avait grand’peur de fâcher le roi ; elle reculait tant qu’elle pouvait le moment de s’expliquer ; mais Dieu veillait sur les restes de son peuple, et donnait au roi des sentiments favorables à Esther.