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Le roi lui répondit : « Hâte-toi donc. Prends une robe et un cheval ; et tout ce que tu as dit, tu le feras à Mardochée, Juif, qui est devant la porte du palais. Prends garde de ne rien oublier de ce que tu viens de dire. »

Armand. C’est bon, ça ! Devait-il être furieux, ce méchant Aman !

Jeanne. Et pas moyen de désobéir au roi ! Il l’aurait fait tuer.

Françoise. J’aime beaucoup Assuérus à présent ; c’est très-bien ce qu’il a fait.

Grand’mère. Aman fut donc obligé d’obéir au roi ; la rage dans le cœur, il promena Mardochée dans toute la ville ; tout le peuple courait derrière, devant, aux côtés d’Aman et de Mardochée, applaudissant à la gloire de Mardochée et riant de l’humiliation d’Aman, qui était généralement détesté à cause de son orgueil et de sa dureté de cœur.

Quand la promenade triomphale fut terminée, Mardochée reprit sa modeste place à la porte du palais, et Aman rentra chez lui suffoqué par la colère. Il raconta à Zarès ce qui venait de lui arriver ; elle lui répondit : « Si ce Mardochée, devant lequel vous commencez à tomber, est de la race des Juifs, vous ne pourrez lui résister. Vous tomberez devant lui, car son Dieu le soutient. »

Pendant qu’Aman exhalait encore sa rage, les officiers du roi accoururent et l’obligèrent d’aller tout de suite au festin de la reine.

Le roi vint donc, accompagné d’Aman, pour boire et manger avec la reine. Et le roi, ayant bu beaucoup de vin, lui demanda encore : « Que demandes-tu, Esther ? Que désires-tu que je fasse ? Quand tu me demanderais la moitié de mon royaume, je te le donnerais. »

Esther, se jetant à ses pieds, lui dit : « Ô mon roi, ce que je vous demande, c’est de m’accorder ma propre vie et celle de mon peuple, pour lequel j’implore votre clémence. Car nous avons été livrés, moi et mon peuple, pour être tous exterminés ; nous