Page:Segur - Bible d une grand mere part 2.djvu/71

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Quand elle fut un peu éloignée de la maison, et qu’elle entra dans les massifs où se trouvait une fontaine, les vieillards se précipitèrent vers elle et voulurent l’emmener ; Susanne refusa de les suivre, et se débattit. Les juges lui représentèrent la douce vie qu’elle mènerait avec eux, et l’assurèrent qu’ils l’aimaient tendrement, et qu’ils lui procureraient tout ce qu’elle pouvait désirer. Susanne répondit qu’elle n’aimait que son mari et ses enfants, qu’elle ne désirait rien de plus que ce qu’elle avait.

Quand les vieillards voulurent l’emmener de force, Susanne chercha à s’enfuir pour rentrer chez elle, mais les vieillards la menacèrent d’appeler le peuple et de la faire lapider sous prétexte qu’ils l’avaient surprise avec un jeune homme qu’elle aimait et qu’elle voulait suivre pour changer de mari.

Susanne, effrayée de cette méchanceté, se mit à pleurer ; les vieillards la voyant terrifiée se jetèrent encore sur elle pour l’entraîner. Susanne poussa un grand cri ; les vieillards, sachant que les serviteurs et les servantes allaient arriver, et qu’ils seraient découverts, se mirent aussi à crier. En effet, les gens de la maison accoururent et demandèrent la cause de ces cris. Les juges prirent la parole et accusèrent Susanne d’avoir voulu fuir avec un jeune homme qui s’était échappé de leurs mains. Les serviteurs en furent extrêmement surpris, car Susanne avait toujours eu une conduite sage et parfaite.

Les juges s’étant retirés, Susanne, qui avait nié avec force l’accusation des vieillards, rentra chez elle toute en larmes. Le lendemain, les juges revinrent selon l’usage, pour entendre les réclamations du peuple. Ils ordonnèrent qu’on amenât Susanne Elle vint accompagnée de son père, de sa mère, de ses enfants et de toute sa famille. Tous pleuraient, et aucun ne soupçonnait la vertu de Susanne.

Les vieillards, se levant, accusèrent Susanne devant tout peuple et dirent : « Nous étions dans Le jardin assis à l’ombre,